LA LANGUE EN QUESTION
Aujourd’hui, je vais aborder un sujet qui fâche. Et qui divise, souvent. Celui de la langue. Non, pas celle qui nous sert à lécher des glaces à l’italienne pendant l’été ! Je parle de la langue française, bien sûr. Et tout particulièrement de la langue écrite.
Oui parce qu’il y a (c’est du moins ce que l’on m’a appris) une différence entre la langue parlée qui est souvent plus familière et la langue écrite qui devrait être irréprochable.
Honnêtement, je trouve effrayant de voir le nombre de gens qui semblent ne pas pouvoir écrire sans faute. La grammaire ? Aux oubliettes. La conjugaison ? Pas savoir quoi ça être. L’orthographe ? Sûrement une nouvelle maladie contagieuse. Et là je n’aborde même pas ces « choses » extraterrestres que sont la syntaxe, les nuances ou le vocabulaire.
Ah et puis une chose qui m’exaspère au plus haut point : quand on veut écrire en français, alors on commence par bannir tous les termes anglais. Enfin je veux dire que dans une phrase en français, il ne doit y avoir que des mots français. Pourquoi ? Parce que un et un font deux et que dans le cas contraire ça fait donc deux langues massacrées.
Alors oui, je sais, je sais : on est littéralement envahi de mots et expressions toutes faites en anglais et à force de les entendre, forcément on les utilise. Moi comme les autres. Même si ça m’énerve de tomber dans le panneau, je ne peux pas dire que ça ne m’arrive pas, ce serait faux.
J’ai failli ajouter : au moins, ne pas faire ça à l’écrit. Mais j’avoue que dans un texte contemporain en français, ça paraîtrait bizarre que quelqu’un dise « bonne fin de semaine » plutôt que « bon week-end ».
En revanche, je trouve totalement ridicule (et snobinard) de donner un titre anglais à un texte écrit en français. Si, si ! Je peux paraître agressive, mais j’assume totalement cette opinion.
Et puis tiens, tant qu’à être agressive, soyons-le jusqu’au bout. Je pense vraiment que quand on est incapable d’écrire sans faute (sans même parler de ceux qui ne se relisent pas), on s’abstient. Je sais, je suis brutale. Mais oui : on s’abstient.
Vous voyez bien sûr où je veux en venir : ça me met vraiment en colère quand je vois des gens qui prétendent écrire, que ce soit une nouvelle, un roman ou même une fanfiction, cela dans un sabir répugnant et en estropiant, mutilant, massacrant les mots et la langue. C’est exactement comme si quelqu’un crachait un gros molard dans votre boisson préférée.
En fait je ne sais tout simplement pas comment certains peuvent lire « ça ». Moi je ne peux pas. Qu’un texte mal écrit ou bourré de fautes me tombe sous les yeux, je décroche immédiatement. Dans mon esprit, c’est « classement vertical. Poubelle ! »
Attention, je parle bien du fait de faire 10 fautes dans une phrase de cinq mots, ou à peu près. Je ne parle pas de la faute de frappe ou de celle d’inattention, isolée dans un texte par ailleurs correct. Et surtout, je ne parle pas du contenu !
Un jour prochain cependant je ferai un billet sur l’indispensable obligation de se relire. Merci pour nos yeux.
Malheureusement, on est agressé presque quotidiennement par ce genre de choses, mais je vais me cantonner au domaine de l’écriture, puisque c’est mon propos. Comme chacun sait, chaque médaille a son revers. Si l’autoédition a bien des avantages et permet à des œuvres de bonne qualité de voir le jour, des œuvres qui ne sont pas, par ailleurs, « calibrées » par une maison d’édition (je n’ai rien contre les maisons d’édition, c’est un autre mode de fonctionnement, c’est tout), elle permet aussi l’arrivée sur le marché de cageots entiers de détritus. Encore une fois, j’assume parfaitement le terme de « détritus ».
Je m’empresse de redire que je ne juge en aucun cas le contenu, mais la forme. Des « œuvres » pourries de fautes de français ne devraient pas pouvoir voir le jour. Je le dis comme je le pense.
A ce sujet, je vais faire deux commentaires qui en étonneront peut-être certains :
- à ma connaissance, un éditeur « classique » ne prend pas en charge la correction des fautes de grammaire, orthographe et conjugaison. Ce n’est pas son rôle. Un texte pourri de fautes ne sera pas lu et franchement, C’EST BIEN NORMAL !!!
Enfin, jusqu’à ces derniers temps, je croyais du moins qu’il en était ainsi. Oserais-je dire qu’il faut cependant espérer que l’éditeur (ou du moins la personne qui, travaillant pour l’éditeur, va lire le manuscrit) ait une excellente maîtrise de la langue ?
Vous me direz : ben c’est évident, non ? On ne travaille pas dans une maison d’édition sans ça. Oui, c’est ce que je croyais aussi. Jusqu’à ce que je tombe sur le problème de certaines traductions.
Et là, je ne suis pas encore revenue de ma surprise. Pour moi n’est-ce pas, un livre ne devrait pas contenir de fautes de français (s’il est écrit en français. Ni de fautes de mandarin s’il est écrit en mandarin, vous avez compris l’idée). ET ENCORE MOINS s’il est passé par une maison d’édition. Or, ce n’est pas toujours le cas.
J’ai eu l’occasion d’avoir dans les mains deux livres, provenant tous deux de la même maison d’édition, qui étaient de vrais TORCHONS !!! L’un d’eux tout particulièrement. Il était effectivement POURRI de fautes, y compris des fautes basiques telles que des phrases ne commençant pas par une majuscule ou bien, au contraire, des majuscules égarées se baladant en milieu de phrase !!! Une horreur ! Je n’ai pas pu aller jusqu’au bout. Je ne peux pas lire ça, c’est tout.
Ces romans dont je tairais les titres avaient été traduits de l’anglais. Rien de mal à ça à priori. Mais le traducteur (ou la traductrice), s’il savait lire l’anglais ne savait apparemment pas écrire le français. Comment une maison d’édition peut-elle engager une personne comme ça, je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas. Et comment de tels torchons ont-ils pu être édités en l’état, sans être relus, je le comprends encore moins.
Et là, sérieusement, c’est grave. Vraiment grave. A une époque, on conseillait aux enfants de lire en disant : « ainsi il aura une meilleure maîtrise de la langue, apprendra du vocabulaire, etc ». Aujourd’hui, j’aurais tendance à dire : « il s’agit de sélectionner ce qu’on peut laisser lire aux enfants, plus seulement en fonction du contenu mais surtout en fonction de la qualité de la langue. Pas question qu’ils prennent de mauvaises habitudes en orthographe, grammaire et conjugaison ! ».
Je vais terminer par la question de la mort qui tue : « oui mais si je fais des fautes mais que je veux écrire quand même ? J’ai quand même bien le droit ! »
Chère personne qui te pose cette question : si tu ne sais pas conduire, tu ne peux pas te déplacer en voiture par tes propres moyens. Si tu veux jouer du violon sans avoir appris, tu vas te faire assassiner par les gens auxquels tu vas casser les oreilles. Et si tu ne sais pas écrire, eh bien… c’est pareil.
Alors deux solutions : la première, c’est simple, apprends. Oui, ça s’apprend le français. Même le français écrit. Et relis. Et NON, le correcteur automatique du traitement de texte ne fait pas tout, loin de là.
La seconde : essaie de trouver quelqu’un qui maîtrise parfaitement la langue et qui veut bien te corriger, mais j’avoue que j’ai des doutes sur cette méthode (voir le billet que j’ai publié sur le choix d’un bêta-lecteur).
Enfin troisième solution : écrit si ça te fait plaisir, c’est ton droit, écris tout ton saoul, mais garde tes textes pour toi. Ne pollue ni le Net ni aucun autre support, merci beaucoup. Et méfie-toi si, ayant fait lire ta prose à ta meilleure copine ou ton meilleur copain, il/elle te dit que c’est vraiment super. Est-il, est-elle bon/bonne en français ? Car je vais terminer sur une vérité cruelle : le meilleur des contenus vaudra de la crotte s’il n’est pas servi par une langue soignée.
Je vais utiliser une métaphore : c’est un peu comme quelqu’un qui voudrait absolument chanter, mais qui chante faux. On est bien d’accord, c’est juste insupportable. Mais voyons le bon côté des choses : je ne crois pas qu’il soit possible d’y changer quelque chose… en revanche, apprendre à écrire sans faute, c’est possible. C’est-y pas beau, ça ?
Ajouter un commentaire
Commentaires