J’ai piqué l’idée à une personne qui a publié sur son blog un article équivalent. J’ai trouvé que c’était une bonne idée, et j’ai eu vite fait de faire ma propre liste.
Je suppose que tout le monde a la sienne ; en matière de lecture, nous avons tous nos petites manies, et nous rencontrons tous, je suppose, des choses qui nous hérissent le poil.
J’insiste sur un point : ce ne sont pas forcément des défauts (sauf les fautes de français), cela peut plaire à d’autres, mais voici ce qui moi me rebute, voir me repousse dans les œuvres que je lis :
-
Les fautes de français
Sans surprise, j’ai déjà publié un billet sur la langue française. Mais s’il y a bien quelque chose qui me fait décrocher immédiatement et sans retour possible, c’est bien un texte comportant des fautes en veux-tu, en voilà.
Vous allez me dire : « Et toi, tu n’en fais pas ? ». Si, j’en fais, hélas. Malgré de nombreuses relectures, il y en a toujours qui m’échappent. Toutefois, j’ose dire que l’on ne trébuche pas dessus à chaque mot, à chaque phrase. C’est l’un des inconvénients de l’autoédition, il n’y a pas eu de correcteur professionnel. J’éprouve donc une certaine indulgence pour les livres auto édités, à condition encore une fois que ce ne soit pas à chaque ligne.
Par contre, dans un roman qui est passé par une maison d’édition, qu’il reste des fautes de français… ce n’est pas la faute de l’auteur, hein, mais ça me repousse aussitôt.
-
Les arcs narratifs laissés à l’abandon
Alors ça, ça m’énerve, hein ! Quand un auteur lance des pistes, des questions ou des sous-intrigues, il s’engage moralement à aller jusqu’au bout. Si c’est une fausse piste, il faut que ce soit dit à un moment. Mais laisser les choses en plan, laisser le lecteur réfléchir, se poser des questions, échafauder des hypothèses, redouter parfois ce qui va suivre, tout ça pour qu’en fait on n’en reparle plus, c’est nul ! Juste nul. Et… pas très honnête, en fait. Une lecture après tout, c’est une sorte de contrat, ou de jeu, entre l’auteur et son lecteur. Encore faut-il que chacun respecte les règles.
-
Le syndrome de l’héroïne « belle et rebelle » (et conne comme ses pieds)
Oui, c’est à la mode (et ça passera, comme toutes les modes) : des héroïnes soi-disant badasses, rebelles, fortes, qui tiennent la dragée haute à tous les mecs, quand elles ne sont pas tout simplement « des hommes avec des seins ». D’une manière générale, ça m’agace déjà un tantinet, tant souvent elles deviennent caricaturales.
Mais je pense surtout à un type d’héroïnes, que leur auteur veut rendre tellement rebelles qu’il (ou elle) en fait des harpies insupportables. L’auteur semble croire que du moment que son personnage va gueuler plus fort que tout le monde et envoyer paître tout un chacun, ça va en faire un perso fort et intéressant. Quelle erreur ! Ce sont juste des personnages fades, sans nuances, chiants et insupportables. Autrement dit, ces héroïnes soi-disant adultes se comportent comme des gosses capricieux et mal élevés. Malheureusement, je ne supporte pas les sales gosses mal élevés, même dans la vraie vie. Une fessée et au lit, voilà tout ce qu’il y a à en faire.
J’ai commencé plusieurs romans de ce type et chaque fois je me disais à chaque intervention : « mais elle est conne, cette fille, mais conne ! ». Ben oui, parce que brailler comme un putois et dire « non » systématiquement à tout, sans nuance, c’est bien loin d’être une preuve d’intelligence. Déjà.
Par ailleurs, une personne aussi bête et désagréable ne suscite aucune empathie, elle donne seulement envie de lui filer des baffes. Et si je peux pas éprouver d’empathie pour un personnage, je ne peux pas non plus m’intéresser à ce qui lui arrive. Alors quand c’est le personnage principal, autant dire que je me désintéresse totalement de l’intrigue. Tout particulièrement si en plus, en face de la mégère sans cervelle l’auteur a pondu un personnage masculin bêlant et totalement émasculé. Comme par hasard il va s’éprendre d’une fille aussi conne que désagréable… c’est tellement logique !
-
Les histoires qui n’ont pas de fin
Oui vous savez, quand à la fin on reste dans le flou, on ne sait pas très bien comment ça finit vraiment. Une fin ouverte, parait-il. Moi j’appelle ça « un livre non terminé ». Ou alors, il y a une fin mais tout n’est pas résolu, il reste des questions sans réponse. Dans les deux cas, je déteste.
-
Les romans orientés
Je sais, il est normal qu’un auteur mette de lui-même dans son œuvre. Qu’il fasse passer certaines idées, certaines opinions, bon. Mais quand le trait est trop forcé, quand surtout il s’agit d’opinions politiques et de sujets à la mode dans une œuvre de fiction (tous les mots en …istes par exemple), le tout sans aucune subtilité, ça me repousse d’office. Je vais donner deux exemples pour essayer de me faire bien comprendre : un jour, J. K. Rowling, auteur de Harry Potter, a déclaré avoir fait mourir des personnages très populaires dans sa série pour démontrer combien il est horrible de tuer, combien cela fait de mal à ceux qui restent. OK, pas de souci : elle a fait passer son idée mais sans sortir de l’histoire ni faire une leçon de morale à qui que ce soit.
A l’inverse, je vais citer Daniel Pennac avec la série de romans sur le personnage de Benjamin Malaussène. Au début c’est amusant, assez croustillant. Certes on sent bien vers quels partis politiques penche le cœur de l’auteur, mais ce n’est pas dérangeant tant ça s’inscrit dans les paroles et les actions du personnage principal. Même si je me méfie énormément du « send-in », qui consiste à vouloir que vos personnages vous ressemblent.
Dès le deuxième tome par contre, ça part en cacahuète tellement c’est lourd. Et la découverte du méchant m’a achevée : oh le très vilain monsieur, qui a tous les défauts et qui finit par tuer des petites vieilles pour leur piquer leurs sous et s’acheter de la drogue… comme par hasard, il penche politiquement à l’inverse de l’auteur ! Et ce n’est pas seulement suggéré mais littéralement martelé ! Ça y est, tout le monde a bien compris ? Oui… Au-revoir Monsieur Pennac, ou devrais-je dire : adieu. Votre prose me gave ! (dommage j’avais tant aimé « Comme un roman » !)
-
Les auteurs qui se contredisent eux-mêmes
Et me sortent aussitôt de l’histoire. C’est rédhibitoire. Vous savez, c’est quand l’auteur raconte un fait ou décrit quelque chose et tout à coup dit tout à fait autre chose. Dans le genre (c’est du vécu) : « … une bataille, bla bla bla, il n’y eut aucun survivant ». D’accord. C’est triste. Mais ça l’est plus encore quand deux pages plus loin il est question des prisonniers qui… blablabla. Quels prisonniers ? Je croyais qu’il n’y avait pas de survivant ? Faudrait savoir, quand même.
Autre exemple (extrait du sorceleur de Andrzej Sapkowski) :
« Le cabaret était vide. Il n’avait pas très bonne réputation ». Page suivante : « l’inconnu n’alla pas s’asseoir à une table, au milieu des rares clients » . Faudrait savoir, c’est vide ou pas ?
Même page : « Tous remarquèrent le glaive suspendu à sa ceinture dans son dos » (tous, c’est sûrement les clients qui ne sont pas là parce que c’est désert). Bon c’est quoi ce truc ? Il a le glaive à la ceinture ou dans le dos ? Deux lignes plus loin : « personne ne portait son glaive suspendu dans le dos comme un arc ou un carquois ». OK, quid de la ceinture ? Voilà, j’ai lu deux pages et ça me gonfle déjà.
Mais relisez-vous nom de nom ! C’est tellement gros et je trouve que c’est un tel manque de respect pour le lecteur !
Et l’éditeur là-dedans, il a fait quoi ? Il dormait ? Grrrr !
Ajouter un commentaire
Commentaires