MISS INSPI’CAPRICE, MARQUISE DE LA SAVONNETTE

Publié le 17 octobre 2023 à 18:25

Drôle de titre, pas vrai ? Non, ce n’est pas celui d’un conte pour enfant ou celui de l’une de mes histoires.

Sous ce long pseudonyme se cache en fait… l’inspiration. Oui, oui, l’inspiration. Et cet autre nom lui a été donné par l’une de mes amies, il y a de cela quelques années. Titvan, si les hasards de la vie et les chemins du Net t’amènent par ici, tu te reconnaîtras sans peine. La trouvaille était belle et comme tu vois, le nom est resté.

 

Inspirée, mon amie l’était : tous ceux qui ont une activité créative ou artistique le savent : RIEN n’est plus capricieux que l’inspiration. Et oui, elle a souvent tendance à jouer les savonnettes : elle est là, vous croyez la tenir, vous vous lancez plein d’ardeur et… zwwwiiiippp ! elle vous glisse entre les doigts et vous abandonne en pleine création. Inutile de l’insulter, de taper des pieds, de frapper votre ordinateur, quand la marquise déménage, rien n’y fait.

 

Mais au fait : c’est quoi exactement, l’inspiration ? Dans le sens didactique, il s’agit (je cite) : « du souffle émanant d'un être surnaturel, qui apporterait aux hommes des révélations ». Dans un sens un peu plus simple et terre : « souffle créateur qui anime les artistes, les chercheurs ». Exemple : l'inspiration poétique.

 

Beaucoup de gens apparemment pensent que les écrivains (comme je suppose tous les autres artistes, qu’ils soient compositeurs, peintres… etc) baignent dans une inspiration quasi mystique qui les pousse, presque en état de transe, à coucher sur le papier ou tout autre support ce qui leur vient ainsi à l’esprit. En revanche, écrivains et artistes savent bien, quant à eux, que les choses ne se passent pas tout à fait comme ça en réalité.

Ça se passe plutôt comme le dit l’un de mes dictons préférés : « la réussite est faite de 1 % d’inspiration et de 99 % de transpiration ».

 

Certes, l’inspiration existe. Restons dans le domaine de l’écriture pour simplifier. C’est cette idée qui vous vient tout à coup : « je pourrais raconter une histoire de…. ». Ou bien encore, c’est un personnage qui apparaît soudain dans votre esprit, un personnage déjà pas mal élaboré, et vous vous dites « il faut que je raconte son histoire ». Il peut aussi arriver que ce soit une scène entière, avec tous les détails, qui vous vienne soudain à l’idée. Et là, vous vous dites « il faut que je trouve l’histoire dans laquelle s’inclut cette scène ». Voilà. Là, c’est Miss InspiCaprice qui vient de vous souffler quelque chose à l’oreille. Si elle est de bonne humeur, si elle a décidé de rester un moment de votre côté, les idées vont affluer rapidement pour étoffer l’image première. Mais il arrivera fatalement un moment où vous allez compter les trous qu’il y a dans votre belle idée et vous dire… « arf… et maintenant ? ». C’est là que vous allez commencer à transpirer, creuser votre imagination à la pioche ou au marteau-piqueur et chercher des idées. Et la marquise elle, elle sera partie. Oui, oui, bel et bien partie.

 

Je dirais même qu’il arrive qu’elle ne fasse que passer en coup de vent : hop, elle vous a laissé une belle idée toute fraîche mais… rien derrière. Et vous aurez beau réfléchir, vous devrez la laisser tomber parce que vous n’arrivez pas à trouver une histoire complète, avec un début, un milieu et une fin. Dommage. Mais courant.

 

Je vis cela également lorsque je rédige un plan détaillé pour une histoire ou que j’écris mon texte proprement dit. Le plus souvent, ça vient tout seul, les idées ou les phrases coulent l’une derrière l’autre et s’enchaînent. Mais attention, Miss Savonnette, marquise de l’inspiration, met TOUJOURS les voiles à un moment ou un autre. Et mon plan aura des trous parfois gros comme des cratères. Qu’il faudra combler avec de la matière grise, et parfois non sans mal ! Concernant l’écriture elle-même, c’est tout ou rien : ou bien ça veut, ou non. Si je ne suis pas inspirée au moment d’écrire, pas la peine d’insister. Si je me force à aligner des mots, à les chercher, ce sera nullissime à la fin. Pareil si je veux me forcer à écrire sur une idée qui ne m’est pas venue spontanément : écrire sur un thème qu’on me donne, je ne sais pas faire.

 

D’accord, une fois le premier jet écrit grâce à l’inspiration de l’écriture, il faudra le retravailler longuement et là, Miss Caprice n’a plus rien à faire. C’est la tournure des phrases, c’est l’idée mal rendue, c’est une explication qui manque, etc. Ce sont les fautes de français, aussi. Mais avant d’en arriver là, encore faut-il avoir un premier jet.

 

Ah et encore une dernière chose : ne jamais, JAMAIS contrarier la marquise ! Lorsqu’elle se manifeste, surtout ne pas faire la sourde oreille (syndrome de l’écrivain : avoir toujours un carnet et un stylo à portée de main, dans le sac, dans la poche, partout, pour écrire tout de suite les idées qui passent). L’inspiration est très susceptible : si on ne l’écoute pas lorsqu’elle parle, au moment où elle parle, elle s’en va et emporte avec elle ce qu’elle avait à dire. Et il n’est pas sûr qu’elle revienne de sitôt. Il n’y a rien de plus frustrant que de se souvenir qu’on avait eu une bonne idée sans pouvoir la retrouver.

Si l’inspiration vient à vous lorsque vous êtes à table, sous la douche, n’importe : vite, souriez-lui, notez ce qu’elle dit (oui je sais, sous la douche c’est pas simple). Je me suis déjà vue me lever de table toutes les deux minutes parce qu’un texte me poussait dans la tête, et qu’il fallait que j’aille le saisir sur le PC, sachant que sinon je ne le retrouverais jamais.

 

Sacrée marquise, quand même !

 

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