Les héros ne sont plus ce qu'ils étaient

Publié le 18 mars 2024 à 22:10

Les histoires, que ce soit au cinéma ou dans le monde littéraire, évoluent avec le temps, comme tout le reste. Du même coup, les personnages aussi. Sauf que des fois, c’est trop. Ou bien alors, tout simplement, c’est la manière de les présenter qui pêche. Genre : présenter un personnage détestable comme un héros (ou une héroïne) soit en essayant de justifier ses actions (bof), soit en lui cherchant des excuses (peuh !), soit encore en faisant comme si de rien n’était : « mais siii, c’est un héros ! Pourquoi vous doutez ? ».

 

Hum…. Déjà, voyons la définition du mot lui-même. Héros : « celui qui se distingue par ses exploits ou un courage extraordinaire - personnage réel ou fictif dont les hauts faits valent qu'on chante leurs gestes ».

 

Ou comme le dirait un certain youtubeur : « si le héros se battait pour l’inégalité et l’esclavage, ça va pas le faire… ».

 

Autrement dit, le héros est une personne POSITIVE, qui est capable de choses extraordinaires. Des trucs et des machins qui ne sont pas à la portée de n’importe qui.

Et vous savez quoi ? C’est précisément ce que j’attends quand je regarde un film ou que je lis un livre.

 

Malheureusement, j’ai l’impression que de plus en plus souvent, auteurs et cinéastes pratiquent le nivellement par le bas, en proposant, précisément, des personnages aux comportements franchement douteux voire carrément négatifs. Serait-ce une mode ? Serait-ce le public qui préfère les modèles bas de gamme plus accessibles ? Eh bien, moi en tous cas ce n’est pas mon truc. Pire : je déteste ça.

 

Alors attention, on peut très bien raconter l’histoire d’un personnage négatif, qui sera le personnage principal du récit. En soi, ça ne pose aucun problème (du moment qu’on ne me demande pas de suivre cette histoire). Qu’on évite seulement de vouloir faire passer le personnage en question pour autre chose que ce qu’il est, à savoir : un gros con. Ou un gros salopard. Ou les deux.

Le pire exemple que je connaisse et que j’ai rencontré récemment dans un bouquin que je préfère ne pas nommer, c’est d’essayer de faire passer une petite salope détestable pour une héroïne, sous-entendu que « oui mais les autres autour d’elles, ils sont pires ! Alors hein, bon ! ». Et alors ? En quoi ça excuse le premier personnage ? En rien du tout.

 

Oh et bien sûr (et je sais que je vais me faire des ennemis), il y a les productions style « Games of Throne ». Alors là pas besoin de chercher, il n’y a AUCUN personnage positif. Aucun. Quant à l’héroïsme, allez vous rhabiller ! Raison pour laquelle d’ailleurs je n’ai jamais pu regarder cette série, qui selon moi flatte avec complaisance tout ce qu’il y a de pire dans l’être humain. Ce n’est clairement pas ce que j’attends d’un roman ou d’un film. C’est même tout le contraire.

Et rien ne me met plus mal à l’aise que quand j’entends quelqu’un chercher à justifier les actes de personnages négatifs. Alors on a un peu de tout, mais ceux qui reviennent le plus souvent c’est par exemple : « oui mais il/elle est jeeuune ! Et les jeeuunes, ils ont des excuses ». Ah bon ? Depuis quand ? Et surtout : pourquoi ? On parle d’actes un peu plus grave que chiper une pomme ou planquer les lunettes de Tonton Gaspard pour lui faire une blague, hein (en plus : jusqu’à quel âge est-on « jeeeuneuh !  Et donc « irresponsable avec excuses » ?).

 

Bien entendu, il y a le déprimant (et incompréhensible) « Oui mais il bôôô ! »

Je serais curieuse de savoir si les adeptes de cette raison (de merde ?) considèrent que d’être « bôôô » justifie n’importe quelle saloperie parce que TOUT CE QUI COMPTE c’est l’apparence, ou bien si ça va chercher beaucoup plus profondément : si ça va chercher dans notre première enfance avec le syndrome « belle fée gentille et méchante sorcière moche ». Les gentils sont beaux à l’extérieur, les méchants sont laids. Tout le monde sait ça, non ?

Euh…

 

Ou encore (cerise sur le gâteau, en matière de justification débilo pouêt pouêt) : « oui il/elle fait des mauvaises choses mais c’est par amoooouuuur ! ». Gné ?! Et alors ? Si j’assassine ma voisine parce que j’en pince pour mon voisin, c’est une excuse ? Mais ça va pas, non ?!

 

C’est vrai que ça aussi c’est devenu une idée à la mode : « l’amour justifie tout ». Alors j’ai une mauvaise nouvelle pour ceux qui voudraient y croire : rien n’est plus faux.

 

Rappelez-moi de quoi est pavé l’enfer, encore ?

 

Allez beurk, virez-moi tous ces faux héros, merci : moi j’en veux des vrais !

 

 

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